« Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même » (Matthieu 16.24a).
Aucune décision ne suscite autant de réflexions et ne demande autant d’efforts que celle de renoncer à soi-même. Elle nous touche dans nos entrailles, dans notre for intérieur. Après la chute, l’homme, sous l’emprise de la tyrannie du moi, est devenu foncièrement rebelle et égocentrique. Or, renoncer à soi-même, c’est mettre de côté ses propres rêves, ses ambitions et intérêts personnels au profit du royaume de Dieu.
Si d’un côté, le renoncement à soi est l’acte le plus difficile, de l’autre côté, c’est l’acte le plus noble. C’est en renonçant à soi-même que l’on fait son premier pas dans la vie chrétienne. C’est aussi par le renoncement à soi que l’on continue son parcours avec le Seigneur, car le moi ne jette pas définitivement l’éponge après la conversion. Il cherche toujours à reconquérir le cœur de l’homme.
Jésus, qui a posé cette condition pour qu’on devienne son disciple, a fait l’expérience du renoncement à soi. En effet, il a renoncé à son confort céleste, à ses prérogatives divines pour pouvoir racheter l’humanité de son état de péché. Sans cet acte, vous et moi serions encore enfermés dans la cage de nos iniquités.
Lors des cérémonies nuptiales, au conjoint, l’officiant pose la question suivante: « Voulez-vous renoncer à toute autre femme pour vous attacher à elle seule tant que vous vivrez tous les deux ? » A la future épouse, il demande : « Voulez-vous renoncer à tout autre homme pour vous attacher à lui seul tant que vous vivrez tous les deux ? » Je n’ai jamais été témoin d’un mariage où la réponse à cette question a été négative. Christ vous pose une question similaire: « Voulez-vous renoncer à vous-même pour vous attacher à moi seul tant que vous vivrez ? » Si nous faisons l’exercice de renoncement à soi dans le cadre de nos relations avec les autres, pourquoi ne pas le faire pour devenir disciples de Christ ?
Supposons que vous vous inscriviez dans une équipe de football avec l’intention de devenir attaquant. Arrivé à l’entrainement, vous constatez que c’est Lionel Messi qui est l’entraineur. Après une période d’observation minutieuse, Léo vous dit que vous serez plus efficace en tant que gardien. Allez-vous rester accroché à votre plan de départ ? Je suis certain que si vous désirez rester dans l’équipe, vous vous plierez tout simplement aux exigences de l’entraineur.
Le Seigneur Jésus veut faire de vous un disciple pour le bien de son royaume, mais il ne pourra pas le faire sans que vous renonciez à vous-même. Le disciple doit être entre les mains transformatrices de Christ ce que l’argile est entre les mains du potier. De même qu’une graine mise en terre ne pourra se transformer en un arbre si elle ne meurt, personne ne peut jouir du statut de disciple s’il n’enterre pas son moi.
Le titre de disciple de Christ est le plus noble que l’on puisse porter. En effet, quoi de plus prestigieux que d’avoir pour maitre celui par qui et pour qui toute chose a été créée ? C’est lui à qui tout pouvoir a été donné dans les cieux et sur la terre ! C’est lui dont le nom est au-dessus de tout nom ! C’est lui devant que tout genou fléchira un jour ! C’est lui le Seigneur des seigneurs ! Il est donc légitime de brûler sur son autel notre moi, entaché de péché, qui s’accroche comme un boulet à notre volonté de tout lui céder.