Je me souviens de m’être proposé pour jouer le rôle de médiateur entre deux collaborateurs dont les relations avaient été ravagées par un conflit interminable. Leur différend en était arrivé au point où il avait affecté le travail d’une commission que je dirigeais.
Lors d’une de mes rencontres avec eux, ils étaient à couteaux tirés. Mes efforts pour calmer la tension étaient un coup d’épée dans l’eau. Chacun d’eux cherchait à tirer le drap de son côté. Finalement, mon objectif de faciliter leur réconciliation n’a pas été atteint. Après un tel échec, l’idée m’est venue de demander à l’un d’entre eux: « As-tu pris du temps pour prier pour ton collaborateur? » Sa réponse a été un non automatique et catégorique.
Ce cas révèle une tendance malheureuse : celle de faire de la faiblesse des autres un objet de critique, de moquerie, de raillerie au lieu d’en faire un objet de prière. En fait, beaucoup n’éprouvent aucune fatigue à discourir longuement sur les faiblesses de leurs proches, de leurs collaborateurs.
Mais posons-nous la question suivante : Combien de vies ont été déjà transformées par des discours malveillants adressés à leur encontre par les autres à leur insu ? Si agir ainsi était si efficace, des milliers de frères et sœurs dans nos assemblées et dans nos institutions chrétiennes auraient déjà atteint la sanctification finale ! Si un discours dénigrant avait le pouvoir de tuer sa cible, les morts dans les églises se compteraient par milliers. Il n’y aurait pas assez de temps pour chanter les funérailles des victimes en une journée.
Le Seigneur Jésus nous donne un exemple à suivre en Luc 22:31-32 : « Le Seigneur dit: Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment.Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères. »
Selon ce passage, il semblerait qu’il y avait eu une rencontre dans le royaume des ténèbres dont Pierre était la cible principale à abattre. Par son omniscience, le Seigneur s’en était informé. Au lieu de passer des heures à discourir sur l’éventuel échec de Pierre, il a préféré intercéder en sa faveur avant même que l’événement se produise. Après s’être relevé de sa chute, Pierre est devenu une figure de proue de l’église du premier siècle. 3000 âmes sont venues à la conversion suite à sa prédication le jour de la Pentecôte.
La meilleure chose à faire donc est de prier pour ceux qui sont dans le viseur du malin, ceux qui sont pris dans les pièges du péché. Aussi grandes que puissent être les faiblesses des autres, ils sont qualifiés pour figurer sur la liste de nos prières. Paul adresse l’exhortation suivante en Éphésiens 6 : « Priez pour tous les saints. » Nous devons être pour nos frères et sœurs des intercesseurs devant le trône de Dieu. Les vilipender n’aboutira à aucun résultat réjouissant. Alors faisons de préférence de leurs faiblesses un objet de prière.